Les effets sur notre corps :
- Notre peau mue quotidiennement. Cet effet est renforcé par le rayonnement solaire qui agit sur notre peau comme un four. Il suffit d’effleurer le dit support avec un ongle pour fabriquer un petit spaghetti de peaux mortes dont il faut immanquablement se débarrasser en se faisant un gommage.
- Nos cheveux blondissent. Pour Laurène ce n’est rien de bien nouveau, mais cela donne une apparence très « capitaine au long cours » à Xavier.
- Nous avons chaud, et cela influe directement sur nos caractères. Nous sommes devenus mous.
- Notre corps subit une perte importante de poids en navigation, et gonfle dès que nous posons le pied sur terre.
- Nous avons réduit notre marche quotidienne par cent et avons multiplié la natation par le même coefficient.
- Les vêtements nous gênent et notre garde-robe se limite à quelques morceaux de tissus, en général toujours les mêmes : ceux qu’on aime et qui sont invariablement décolorés par le soleil.
Nos rapports avec les bêtes :
- Laurène est en manque permanent de compagnie animale, elle palie donc cette absence par l’observation assidue d’une famille de crabes qui loge sur la coque.
- Laurène est en manque permanent de compagnie animale, elle palie donc cette absence par l’observation assidue d’une famille de crabes qui loge sur la coque.
- En mer, nous ne sommes plus incommodés par les moustiques.
- Les seuls animaux qui semblent nous fuir sont définitivement les poissons que nous essayons de remonter à bord. Sur ce point des progrès restent à faire.
Notre conception de l’habitation :
- Une ancre minuscule peut tenir un bateau gigantesque. La proportion de cet objet par rapport à ce qu’elle permet d’enraciner est une surprise quotidienne. C’est un peu comme si on arrachait les fondations de la maison pour la reloger 5 km plus loin et ce tous les jours avec un certain avantage dont manquent les maisons, celui de toujours orienter les fenêtres face au vent.
- Les maisons n‘ont pas non plus de placards sous les tapis, ceci dit.
- Notre notion de surface habitable a été revue à la baisse. 10 mètres, finalement, c’est un énorme volume.
L’autonomie :
- Depuis que les panneaux solaires sont fonctionnels, soit depuis Lanzarote, nous produisons suffisamment d’énergie pour n’avoir recours à aucun service. Les litres de gasoil brûlés sont médiocres comparés aux miles nautiques parcourus.
- La seule énergie qui nous importe réellement se mesure sur l’échelle de Beaufort.
- Puisque nous n’avons pas réussi à amariner nos amis terriens, force est de constater que nos amis amphibiens se déplacent, eux, avec une grande facilité. Ainsi nous en avons toujours un stock à chaque mouillage.
Le temps :
- Ce qui autrefois nous semblait un inconvénient léger lorsqu’il s’agissait de se rendre d’un point A à un point B en moto, ou en vélo (rayer la mention inutile) est aujourd’hui une évidence liée à notre survie. Avant chaque sortie, il est préférable de s’être prémuni de la météo pour les heures, voir les jours qui viennent. (Surtout valable pour les longues navigations, mais aussi pour les courtes sorties en laissant les capots du bateau ouverts.)
- Ce qui autrefois nous semblait un inconvénient léger lorsqu’il s’agissait de se rendre d’un point A à un point B en moto, ou en vélo (rayer la mention inutile) est aujourd’hui une évidence liée à notre survie. Avant chaque sortie, il est préférable de s’être prémuni de la météo pour les heures, voir les jours qui viennent. (Surtout valable pour les longues navigations, mais aussi pour les courtes sorties en laissant les capots du bateau ouverts.)
- Depuis notre arrivée aux Antilles, le baromètre n’a bougé que de deux millibars, on peut dire que la situation est stable.
- La résonance du réveil vécu comme un harcèlement est remplacé par un lever de soleil. Les montres et autres horloges n’ont pas fait partie de nos bagages.
Les dons à la mer :
- Laurène semble offrir à la mer ses meilleurs sujets en « ette ».
Depuis le départ, elle déplore la perte d’une chaussette, de lunettes, d’une casquette, d’une assiette, une clef à molette, d’une bicyclette (heureusement repêchée peu de temps après sa chute dans le port de Gibraltar) et dans un autre registre, d’une palme, d’un bas de maillot de bain, d’un macintosh (pas en mer, mais en grillant son alimentation dans un bar du décidemment maudit, Gibraltar), d’un seau, et d’un pare battage.
Et bien sûr, dans sa générosité sans limite, de quelques repas amoureusement concoctés.
Les ratés :
- Xavier pensant faire une bonne affaire à Gibraltar (encore !) en achetant du papier à rouler en gros, s’est retrouvé avec un stock entre 600 et 1000 feuilles à rouler à découper sur la longueur et la largeur. Sans commentaires.
- Xavier pensant faire une bonne affaire à Gibraltar (encore !) en achetant du papier à rouler en gros, s’est retrouvé avec un stock entre 600 et 1000 feuilles à rouler à découper sur la longueur et la largeur. Sans commentaires.
- Il faut savoir qu’en navigation nous avons pris l’habitude de bloquer l’hélice en marche arrière pour éviter qu’elle ne tourne. Et lorsque que Xavier confie le soin de veiller sur le bateau pour une courte période de sommeil à son moussaillon décidemment peu dégourdie, il ne s’attend pas forcement à ce que celle-ci, contrainte par une absence totale de vent, démarre fourbement le moteur en omettant de redresser le levier … pleine puissance dans la direction opposée ! Râles, reprise du quart et consignation de la victime dans le carré avec des boules quiès.
- Des tiroirs qui ne glissent pas bien, en temps normal, on met de la paraffine sous chacun des côtes. Dans le domaine du bateau, par 30° de gîte, c’est une erreur qu’on ne commettra plus.
Nous ne sommes pas au bout de nos constatations, la suite… bientôt !
Laurène
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