Visite du bateau

Que l’on arrive par un quai, un ponton ou une annexe gonflable, pénétrer sur un bateau nécessite de se mettre dans la peau d’un singe. On enjambe les filières en s’agrippant au premier câble venu puis on fait gaffe aux pieds, il y a des poulies et des taquets partout !

Bienvenue à bord…



Sur le pont, c’est la même magie que sur le gril au théâtre, il y a des câbles et des bouts dans tous les coins. A l’arrière, on descend dans le cockpit où se trouvent la barre et le compas. C’est d’ici que se pilote le bateau mais c’est aussi notre balcon terrasse, salle à manger d’extérieur et, j’allais l’oublier, nos toilettes à ciel ouvert.

L’entrée se fait en effectuant simultanément un demi-tour et en enjambant une planche de 40 centimètres qui sépare la descente du cockpit. Attention, la tête !
Il faut le voir pour le croire, tout le monde se cogne parce qu’il faut aussi arrondir le dos et rentrer la tête en faisant le demi-tour une jambe en l’air.
entrée

Descendre quatre marches en marche arrière et nous y sommes, sur le petit mètre carré qui distribue notre intérieur (sans le savoir vous êtes passés sur le moteur).
Première chose, le nez. Avant d’apprécier la lumière, les barrots en iroko et l’espace décloisonné,  l’odeur si singulière du bateau vous envoûte, ou pas (un petit cocktail composé d’iode et de gazoil s’imprime instantanément au plus profond de la mémoire).
table à carte

A votre gauche, la cuisine en L à l’américaine. Surface de sol disponible 60cm2, son évier avec égouttoir inox en guise de plan de travail, sa pompe à pied (pied gauche) très pratique et enfin la petite gazinière double feux sur cardan. Un gros frigo H.S. Sous vos yeux, les petits rangements à vaisselle et épices qui coincent littéralement chaque objet au nom d’un combat permanent à la gîte.
cuisine


A l’extrême gauche, dans une ancienne couchette dite "cercueil" se trouve notre magnifique vélo et un tas de choses encombrantes.
ex-salle de bain!

A droite, la table à carte et son tabouret fixe et encore à droite, un espace de toilette métamorphosé en atelier…mais aussi en débarras (on s’est en quelque sorte débarrassé des jerricans de gazoil-130 litres- dans cet espace). On y trouve aussi le seau, nos toilettes volantes.

Face à l’entrée, un pas (ni trop long ni trop court, un pas) vous conduit au cœur du salon salle à manger bibliothèque chambre double. Trois banquettes entourent une jolie table à gauche, la couchette double sur la droite est à mi-cuisse, c’est un peu comme une alcôve.

carré
Un pas de plus et vous découvrez la cabine avant, elle aussi ouverte sur le carré par un genre de passe plat en demi-lune où l’on trouve les meilleures pièces du musée de Jean-René : outre les aquarelles et dessins collés aux cloisons, quelques sculptures en bois contribuent à créer une atmosphère chaleureuse (il y a aussi une rame sculptée, ces objets doivent provenir de Polynésie).

cabine avant
Le lit de la cabine avant est, lui aussi, en hauteur pour dégager des rangements. En rampant sur ce lit, on accède enfin à la proue où sont rangées toutes les voiles…

Voilà pour la visite, imaginez maintenant que c’est le décor dans lequel nous avons vécu presque un an, et que tout ce petit intérieur fut soumis aux lois de la gravité et de la force centrifuge pour plus 100 jours de navigation. Nous connaissons maintenant chaque bruit à bord et pouvons le localiser, nous connaissons autant de poignées et d’appuis que d’objets qui dépassent sur lesquels on évite de trébucher (Jean-René disait à ce sujet qu’un marin qui connaît son bateau a des yeux au bout des pieds !
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