mercredi 28 juillet 2010

Dernier départ



Bonjour à tous,
Surtout ne croyez pas que c'est la fin, ce dernier départ (vers la Rochelle) est une nouvelle aventure.
Une petite quinzaine de jours de réflexion avant de restituer le bon Goudrome à Jean-René et retrouver la terre ferme, c'est comme un petit cadeau pour digérer tous ces souvenirs.

Cette fois nous partons le coeur léger, le soleil est radieux... De la garde-robe pour les trois jours à venir, nous ne sortirons que les sous vêtements (voiles légères) , il nous faudra passer l'anticyclone et monter au nord pour trouver du vent portant.

à bientôt
Xavier et Laurène

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mardi 27 juillet 2010

La tourada, corrida portugaise, ou l’art de la "festa brava"







De toutes les îles des Açores, Terceira est la seule à avoir conservé intacte la "festa brava" ou la culture du taureau. Les raisons de la naissance de la "tourada à corda" dans la rue et la tourada en arène sont l’abondance de bétail sauvage au cœur de l’île et certainement aussi les origines espagnoles qui furent jadis présentes. Autrefois réservées aux nobles et autres gentlemans de l’aristocratie dont Angra Do Heroismo fut le centre, c’est un spectacle bien démocratisé et très apprécié aujourd'hui.


Une des manifestations principales consiste à lâcher un taureau dans les rues, bien heureusement relié à une très longue corde que retiennent les picadors. Nous en avons vu dans différentes villes et avons pu observer que la bête charge un peu au hasard. Les hommes les plus braves virevoltent autour armés de parapluies, ceux qui se pensent bien planqués sur le toit d’une buvette peuvent être surpris par les bonds dont l’animal est capable, et enfin les touristes comme nous dont la sagesse n’attend pas un coup de cornes courent de manière désordonnée vers un buisson ou le muret d’une maison à proximité.

Il faut dire que depuis leur plus jeune âge, les Terceirense sont au contact de cet animal qu’ils considèrent comme le plus aimé. Ainsi nous avons vu des tous jeunes s’entrainer dans de petites arènes à courir devant des bovillons. Ces derniers, à l’opposé de leurs ainés, cherchaient plutôt à se planquer qu’à utiliser leurs cornes naissantes !

Baignés dans cette ambiance, nous n’allions tout de même pas rater la corrida qui se préparait ce samedi 23 juillet !

Avant de continuer, j’en entends certains penser "ouh, c’est pas bien la corrida", ce qui vaut bien quelques petites explications pour les non-avertis.

Tout d’abord, sur l'ensemble du Portugal (le continent et l’archipel des Açores), une corrida est appelée "tourada", et puis elle diffère de son homologue espagnol dans le sens où le taureau n’est pas mis à mort en public (enfin, ne soyons pas hypocrites, il finira tôt ou tard à l’abattoir, ou dans quelques heureux et rares cas, il finira sa vie au pré en tant que reproducteur).

Ensuite, et c’est bien ce qui m’intéresse ici, la majeure partie de la tourada se passe… à cheval ! C'est-à-dire que depuis un mois, j’ai monté quasiment tous les matins à Faial un cheval Lusitanien dont le dressage impeccable que je peaufinais était destiné à ces fameuses touradas… ainsi les piaffés et autres déplacements latéraux auxquels Arpão répondait révéleraient une part importante de la suite du programme à découvrir dans l’arène.

Cette arène (nommons-la, tant qu’à faire, s’appelle "Praça de Toiros") a été construite en 1984 pour promouvoir et protéger la culture du taureau, lorsque la vieillissante arène de São João a montré des signes de faiblesses.
Elle accueille ce soir quatre jeunes cavaleiros aux sourires ultra-brite : João Moura, Ribeiro Telles, Tiago Pamplona, et João Pamplona, qui rendent un hommage posthume au grand Raúl Pamplona.

Nous rejoignons nos places attitrées, munis de Sagrès et de bifana (tranche de viande de vache bouillie dans un petit pain). Nous observons que les gens sont habillés pour l’occasion, et nous sommes fiers d’avoir nous aussi revêtu une chemise blanche pour Xavier, et une robe pour moi.

Enfin, une porte s’ouvre et laisse fouler le sol parfaitement ratissé de l’arène aux différents intervenants du spectacle dans une hiérarchie qui présente d’abord les picadors, les forcados, les peões (toreros à pied), et enfin les cavaleiros (ces derniers sont acclamés et nous comprenons qu’ils sont de véritables stars ici). Certains tracent une petite croix dans le sable du bout du pied, pendant que les cavaleiros font volter majestueusement les chevaux en saluant les milliers de spectateurs.
Ça va commencer !

Un trompettiste annonce officiellement le début de la tourada, une pancarte tenue par un éleveur annonce la race, la provenance, l’âge et le poids du taureau… 475 kilos, tout de même !Un cavaleiro entre dans l’arène, ainsi que deux peões. Je dois dire qu’ils ont tous fière allure dans leurs habits brodés étincelants. La trompette se manifeste une seconde fois suivie de l’entrée en fanfare (c’est le cas de le dire) d’un taureau visiblement furieux qui se précipite vers ces cibles mouvantes. Le cavalier l’attire, le taureau le poursuit dans une course circulaire et on assiste à une sorte de danse effrénée. Le but de cette manœuvre est de planter les banderilles dans le point graisseux de l’encolure de l’animal. Pour ce faire, cavalier et cheval effectuent de grands exercices de haute-école : piaffés face au taureau, pirouettes au galop, épaules en dedans, cabrioles qui attirent des regards calculateurs du taureau qui prend quelques secondes de repos, pas espagnol, passage, et j’en passe…

Le cheval est par nature craintif et son instinct le pousserait à prendre la fuite devant un tel danger. Le dressage en fait un participant actif de la tourada et la longue tradition équestre portugaise prend ici tout son sens et sa beauté technique.

On sent clairement la jeunesse et la fougue du cavaleiro grisé par les acclamations, qui ne cesse d’éperonner son cheval et enchaîne les figures avec une rapidité incroyable. Pour apprécier, je pense qu’il faut regarder cet ensemble, savoir "oublier" les banderilles qui tâchent de sang le cou du taureau, considérer que la blessure des éperons sur les flancs du cheval est superficielle et se soigne très bien…

Puis les peões déplacent le taureau à la cape, attire son attention pour quelques passes, permettant au cavalier de sortir et aux forcados de prendre place ; Aucune mère au monde ne voudrait voir sa progéniture à pied, à mains nues, et coiffée d’un bonnet vert, se présenter ainsi devant une bête de cette taille passablement énervée ! C’est pourtant ce que ce jeune forcado s’apprête à faire, il l’invective avec arrogance, et le taureau se place face à lui. Un silence interminable s’installe, plus un bruit n’émane de l’arène.

Lorsque le taureau charge, le forcado le saisit par le cou, et s’accroche fermement entre ses cornes, c’est alors que les autres lui viennent en aide pour l’immobiliser. Dit comme cela, l’acte semble aisément réalisable, mais il faut voir avec quelle force le brave taureau agite la tête, projetant le dingue consentant qui a choisit de s’y accrocher, balayant ensuite dans sa course les 7 autres forcados comme des quilles ! Après s’être concertés, ils lâchent le taureau, et un désigné s’accroche à la queue pour faire diversion, se faisant trainer sur quelques mètres circulaires.

C’est là que les picadors rentrent en scène, amenant un petit troupeau de vaches que le taureau suivra (ou non) vers la sortie, avec ou sans les applaudissements selon le courage dont il a fait preuve. Ainsi le taureau qui a sauté en direction des gradins, détruisant au passage les parois en bois, a été très apprécié !

Cavaleiros, peões, et forcados reviennent à pieds dans l’arène pour recevoir leurs lots de félicitations, applaudissements et même quelques fleurs. Les beaux costumes immaculés des forcados sont tâchés, le visage du premier barbouillé de sang, une sandale gît au centre de l’arène, une sorte d’apaisement s’empare du public pendant que le sol est à nouveau ratissé pour accueillir le prochain taureau…

Que l’on soit partisan ou opposé, il faut reconnaitre qu’une tourada est une véritable démonstration d’adresse. La bravoure du taureau y est respectée autant que la grâce du cheval, l’habilité du cavaleiro, la musique présente aux moments cruciaux nous plonge dans un autre monde, et enfin il faut souligner le courage du jeune forcado qui s’élance sans arme contre une paire de cornes bien implantées dans la tête d’un animal furieux !

"O Toiro Bravo !"

Laurène

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lundi 26 juillet 2010

Angra do Heroismo / Praia da Vittoria (ilha Terceira)















L’île de Terceira est la cinquième et dernière île du groupe central. Elle porte ce nom car elle fût la troisième découverte par les portugais au XV ème siècle, c’est aussi la terre où nous accueillons Maëlle et Laurent pour une semaine.




La population est plus nombreuse sur Terceira, majoritairement concentrée dans deux agglomérations : Angra do Héroïsmo, la ville principale et Praïa da Vittoria, seconde ville située juste à côté de l’aéroport de Lajes.
C’est donc dans la petite Marina d’état de Praïa que nous attendons nos nouveaux invités. La ville est jolie mais quelque chose nous intrigue. Une fois de plus (c’est un phénomène étrange et récurrent aux Açores) pas un pavé ne dépasse, les bâtiments du XVII ème comme les dernières constructions contemporaines branchées nous épatent par les moyens déployés.
Ici, je pense que la base militaire américaine est pour beaucoup dans le développement démesuré des infrastructures.
Pour vous donner une idée, la nuit pour Goudrome dans une Marina des plus moderne et aux services illimités nous coûte 5 euros !
Le front de mer entier a fait l’objet de dépenses Pharaoniques, les bars et restaurants tout droit sorti de magazines d’architecture vous offrent des menus continentaux pour porte-monnaie américains ! Heureusement, les fuites de dollars sont concentrées dans la baie de Praïa, la vieille ville demeure ancienne et portugaise, les couleurs et la végétation hétéroclite y font chanter l’histoire.

En guise de soirée de bienvenue pour Maëlle et Laurent, nous partageons un plat local dans le petit cockpit de Goudrome. Quelques amis navigateurs se joignent à nous, dont Eric (un jeune français parti en solo de Norvège sur son GibSea 770 il y a six mois). Eric est chercheur en Océanographie, il travaille au quatre coins du monde sur la pêche industrielle.

Nous sommes donc cinq désormais, c’est parti pour la découverte de l’île.
Le premier jour commence tôt (et en tenue de sport s’il vous plaît) pour un petit footing sur la plage et un petit crawl histoire de se décrasser. Ensuite, à défaut d’avoir un vent suffisant pour déplacer Goudrome, en voiture direction la campagne !
Quelques centaines de mètres suffisent pour trouver ce paysage très particulier des Açores. Un temps un poil couvert et une température estivale idéale fabriquent une palette de verts au carrefour de la Suisse et de l’Irlande. Les parcelles de prairies sont tantôt séparées de grandes haies d’hortensias ou de murets de pierres posées. Notre carte qui représente l’île à une échelle qui ne dépasse pas la main distingue par un code couleur trois types de routes.
Les rouges (les « estradas principais ») ressemblent à des petites départementales parfaitement entretenues, les jaunes (« estradais secondárias ») sont moins larges et sont à l’image de nos chemins de campagne. Les blanches (« caminhos secundários ») sont des pistes qui commencent à réclamer du lourd en terme de véhicule.

Laurent est aux commande de la petite VW Polo dans laquelle nous tenons à cinq, je suis donc à la carte pour la navigation…
Tout commence au village d’Alguava, que nous contournons sans jamais retrouver une « route » digne de ce nom…
C’est donc sur un tronçon à pas moins de 30° et en travaux qu’une dame nous confirme que nous sommes en progression pour le « pico Alto ».
Les chemins que nous empruntons deviennent de plus en plus improbables (point de vue couleur sur la carte on doit passer du blanc au transparent), la majorité d’entre eux ne se font qu’en première vitesse avec de l’élan.
Nous sommes à la recherche d’une grotte, après quelques heures de montagne nous finissons par débusquer un autre interlocuteur qu’une vache. C’est d’ailleurs un vacher, perdu au bout d’un chemin sur lequel on aurait pu perdre la voiture deux fois (il a fallu descendre puis pousser le véhicule qui ne posait plus que sur trois roues pour s’en sortir). A notre grand étonnement le type sort d’un bâtiment devant lequel s’agglutinent les animaux, couvert de sang de la tête aux pieds. Il n’a pas l’air surpris et nous indique la direction en anglais !
Une journée entière de paysages merveilleux au cœur d’une immense réserve naturelle forestière ne nous fait pas regretter le détour : la rouge que nous trouvons finalement pour le retour aurait pu nous emmener au même point en 15 minutes !

La fameuse « Gruta do Algar do Carvão” illustre un phénomène volcanique étonnant, c’est un tunnel de lave de plusieurs centaine de mètres produit par une éruption (le même phénomène existe sur l’île de Pico, le tunnel dans ce cas mesure près de cinq kilomètres). A la surface, contrairement à tous les gigantesques cratères (« caldeira ») vus sur les Açores il ne reste que l’équivalent d’une cheminée de 70 mètres pour à peine vingt mètres de diamètre, tapissée d’une végétation luxuriante.
En bas, la visite s’achève sur un petit lagon d’eau potable mais aussi des étranges formations de silices qui s’agglutinent à raison de 10mm par siècle. Ce phénomène date d’environ deux mille ans.
Nous découvrons plus tard l’association des Montanheiros ( www.montanheiros.com ) au cœur de Angra, un musée aussi minuscule qu’excellent illustrant les phénomènes volcaniques aux Açores dans leur grande diversité. Ainsi, nous savons que Terceira a encore connu une éruption sous-marine entre 1998 et 2000 à douze kilomètres au large !

Le lendemain, nous reprenons les chemins de campagnes (je veux dire une bonne route rouge) à la recherche d’un « Parque de Merendas » (un genre d’aire de pique-nique).
Il y en a partout aux Açores, ce sont des espaces « aménagés », ni trop loin ni trop près des routes mais toujours au cœur d’endroits paradisiaques (près de la mer, d’une rivière et même dans la forêt). Ce qui est surprenant, c’est qu’on y trouve presque tout les attributs d’une cuisine : l’eau courante (et donc ce qui va de pair, un évier), des barbecues munis de grilles et même parfois de petit bois laissé par les précédents occupants, du mobilier (immobile dans ce cas, des tables et chaises en pierre ou en bois).
Bref, en débrouillant pas trop mal, on peut assez facilement accrocher des étoiles à sa table !
Les marchés et leurs superlatifs sont ici bondés de produits frais et de qualité, on a donc fait bonne pioche. Pour ne pas faire tâche on a même pensé au très respectable vin de pico.

Le spot idéal, nous le trouvons sur la côte Sud Ouest en contrebas du village de Santa Barbara (dans les hauteurs, le ciel n’est pas souvent dégagé). Des scouts y font un tas de jeux dans une arène en pierre ; évidemment, qui dit jeu dit taureau !
Un groupe de femmes entretient le feu dans plusieurs magnifiques fours à bois placés côte à côte sous des arcades en pierres de lave. Elles y cuisent différents pains et quelques préparations (quelques photos de notre grill sur madeincambuse.blogspot.com ).
A 18h, des détonations annoncent le début d’une « tourada », ce soir cela se passe à « Posto Santo ». Pour la petite histoire, le lâcher de taureau dans les rues est une tradition qui commence le 1er Mai et s’achève en Octobre. Des explosifs indiquent où cela se passe, un tir correspond au lâcher de taureau, deux tirs successifs indique le retour de la bête dans sa boîte.
Quatre beaux exemplaires bovins sont donc à tour de rôle libérés dans une ou plusieurs rues où tout est barricadé pour l’occasion. La première scène nous a beaucoup impressionnés !

Partout sur l’île, on trouve des images du genre bêtisier portugais, avec parfois des scènes d’une violence à vous glacer le sang …
Nous étions donc avertis, mais c’est en arrivant sur la piste pour en avoir le cœur net que nous découvrons quelques règles basiques :
La première qui nous échappe, ce sont les limites du terrain de jeu, matérialisée par deux bandes blanches au sol.
Nous passons d’un bon pas les derniers véhicules en stationnement, puis une buvette, et nous trouvons en marche vers ce qui semble bien être l’attraction. Les nombreux spectateurs sont agglutinés et avancent comme une vague a laquelle nous contribuons.
En un instant, ce qui se passe à quelques mètres après le virage nous (je veux dire les 5 touristes tout justes sortis de la Polo mais aussi les dizaines de spectateurs portugais qui suivent, eux, le mouvement depuis le début) apparaît en route parfaite de collision.
Là, nos yeux voient la bête comme nous croyons qu’elle nous voit, c'est-à-dire 7 fois plus grande ! Dans un moment comme celui là, on a beau être en bonne santé, on se trouve un petit disfonctionnement cardiaque…
Mieux vaut aussi porter un tee-shirt plutôt qu’un K-way tant l’adrénaline s’échappe par toute la surface de l’épiderme !
Nous rebroussons donc chemin en conservant le cliché plus que pornographique de l’écume chaude au bout de la silhouette noire en rut. Nos synapses établissent une connexion quasi instantanée, et nous nous étonnons maintenant de voir nos jambes mouliner à 2000 tours minutes sans même avoir eu le temps de choisir une direction. Là l’être humain se révèle dans ses limites ; plus de copains, plus de mots, plus de « pardon monsieur je voudrais aller par là », etc Ainsi, je me retourne le pouce dans le dos de la première silhouette sur ma trajectoire, Laurent bouscule aussi une ombre en mouvement sur son chemin. Bref, les quelques quintaux de gras à nos trousses illustrent un « sauve qui peut », qui aboutit dans un jardin à quelques 3 mètres plus bas pour les uns, ou selon l’humeur dans les buissons pour les autres !

Un deuxième élément important apparaît ensuite, une solide longe permet à une dizaine d’hommes de cadrer l’animal dans son élan.
Un premier groupe d’environ cinq personnes donne une aire au taureau et galope au fil de ses déplacements, un second groupe équivalent mais placé beaucoup plus loin sert de soupape de sécurité. Quoi qu’il en soit, dans la majorité des cas, ces hommes usent leurs semelles en se faisant traîner, quand ils ne sont pas directement la cible.
Nous découvrons la suite, la durée des sorties limitées dans le temps, les protections en laiton au bout des cornes,… d’un point de vue beaucoup plus confortable et dans une ambiance presque familiale.

Plus tard, au retour d’une promenade, nous découvrons un autre type de jeu. Le petit port de « Porto Judeu » est transformé en arène d’un soir. Le public est très vaste, placé en grappe des murs aux rochers en passant par les barques de pêches. Ici, le taureau libéré fini par tomber dans l’eau avant de rejoindre la plage pour la fin du combat…

Enfin, le vent semble suffisamment établi pour envisager un déplacement à la voile.
Deux possibilités sont envisagées, une navigation vers Graciosa (longue et au portant, 20h aller/retour) ou une petite sortie d’essai qui peut aboutir à Angra au Sud de l’île (vent dans le nez, on double la route en tirant des bords, prévoir 6h l’aller simple).
Ca souffle bien dans le port, Eric nous largue les amarres, les moussaillons sont sur le pont !
Grand soleil, 15 nœuds de vent établi, nous partons pour un long bord de près à 5 nœuds sur une mer peu agitée.
Je suis ravi d’être en mer et de voir Laurent à la barre qui résout les énigmes de causes à effets compas /barre/girouette. Premier virement de bord, Laurent passe la barre à Maëlle qui ne semble pas en joie à l’idée de changer de point de vue dans le cockpit.
A l’approche de la pointe des Contentas, Laurent est de retour au poste de barreur après un petit somme (perturbé par le petit bœuf aux carottes qui mijote pour le repas du soir), le vent fraîchi et la mer est un peu plus formée. Je décide de prendre un ris pour éviter trop de gîte ce qui pourrait accentuer le mal de mer qui semble régner à bord (Laurène qui n’est plus au top de sa forme a disparu, idem pour Maëlle), Laurent est donc réquisitionné pour choquer l’écoute de grand voile pendant que je réduis.
La manœuvre à peine achevée, Laurent rejoint le reste de l’équipage à l’horizontale.
Silence radio jusqu’à l’arrivée… (À l’exception de Laurène qui fit une brève apparition pour rendre à la mer les restes du poulet qu’elle s’était envoyé en affichant non sans fierté sa maîtrise des éléments).

Autant dire que le plat (spécialement concocté pour accompagner le délicieux St Julien reçu de nos convives) n’a plus aucun succès. Nous ancrons vers 22h dans la baie d’Angra, la houle rend le mouillage inconfortable. Laurent poursuit la diète jusqu’au lendemain, il reprend vie quand nous foulons de nouveau le ponton.

La ville d’Angra do Heroismo est un joyau d’architecture. Elle fût la capitale des Açores, aussi classée au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est une cité de culture ou nous flânons sans but en remplissant pourtant nos paniers de lumières et de couleurs (Laurent et Maëlle sont équipés de bons appareils, leurs images sont particulièrement remarquables !). Des riches tentures au vent des portes d’églises aux larges points de vues panoramiques des quatre coins de la ville en passant par les jardins botaniques, tout prend une dimension poétique sous ce voile de ciel.

Até logo !
Xavier


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jeudi 22 juillet 2010

Angra do Heroismo / Praia da Vittoria (ilha Terceira)

Ne vous inquiétez pas, tout va bien. On ne comprend juste pas pourquoi ils lâchent des taureaux dans les villes. Jusqu'à aujourd'hui on a toujours été bien cachés.


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mercredi 14 juillet 2010

Les Açores encore... silence, on tourne !

















L’Anticyclone des Açores, c’est le symbole de la stabilité météo. Il a pour effet de repousser les dépressions. Pour illustrer ce phénomène simplement : sur une carte de situation météorologique, le vent est représenté par des flèches (indiquant sa direction et sa force) qui suivent des couloirs appelés courbes isobariques (représentation graphique obtenue par la mesure d’un ensemble de points où la pression atmosphérique est égale). L’anticyclone est au cœur du dessin, comme un ensemble fermé de haute pression à l’intérieur duquel il fait beau temps, parfois brumeux. Le vent y est donc faible, quasi nul et représenté par des petites bulles…
Est-ce cela qui nous retient ici ?


Non, notre atterrissage ne s’est pas fait par hasard sur Faïal, située au cœur de l’archipel des Açores. Quelques encablures seulement nous séparent des îles voisines : Pico, São Jorge et Terceira.
Et puis Horta, en étant le port le plus protégé naturellement, génère des passages en tout genre. C’est ainsi depuis le début du siècle. Après la seconde guerre mondiale, des navires de toutes tailles mais aussi les premiers hydravions transatlantiques remplissaient la baie.

Un soir, alors que nous prenons un verre avec quelques amis sur la baie de Porto Pim (l’endroit le plus romantique à cinq minutes du port, une magnifique terrasse en hauteur entre l’océan et le flanc du Monte Guia), un couple d’un certain âge retient mon attention, assis côte à côte, ils sont simplement beaux. Habillés pour l’occasion, ils semblent au comble de la satisfaction. Je ne peux m’empêcher de les saluer, puis même de les interroger. J’apprends ainsi que la source du petit bonheur suspendu au fond de leurs yeux, c’est Horta.
Cette ville, ils la découvrent par l’océan à l’époque où Laurène découvre le monde, soit 27 ans plus tôt. Pour être précis, en 1983, ils entreprennent un voyage qui ressemble de très près à celui que nous achevons. Ils quittent la France pour les Antilles en participant à la croisière des alizés, c’est en 1985 qu’ils arrivent aux Açores en provenance de Point à Pitre.
La superposition et le décalage d’un quart de siècle nous touche, le témoignage de Claude et Magdeleine nous livre une ville restée intacte. Ils imaginaient une côte bâtie, défigurée par les hôtels de luxe en béton mais le joyau est resté fidèle à leur mémoire.

Les ports ont été, au fil de notre voyage des greniers à rencontres (et à histoires en tout genre), mais celui-ci tout particulièrement. Les océans se pratiquent à certaines saisons, dans un certain sens. Ce n’est pas un hasard si les gens se croisent et partagent des expériences pourtant très différentes au bout du même chemin. Ici, nous sommes au carrefour de plusieurs routes.
Si la majorité des navigateurs arrivent de tout points de l’Amérique, d’autres visent les Açores depuis l’Afrique et même l’Europe.
Dans chaque cas, la mer est vécue différemment, les expériences sont riches d’enseignements !
Cette année quelques bateaux ne sont pas arrivés à bon port… notamment aux Açores. Voici quelques anecdotes de naufrages qui finissent bien, il semblerait que quatre bateaux qui nous précédaient ne soient pas arrivés: le premier a coulé à cause d’un incendie déclaré sur un des moteurs (il s’agit d’un catamaran), le skipper ignorait qu’un orifice spécial était prévu pour l’utilisation de l’extincteur. En ouvrant le coffre moteur, il crée une explosion qui signe la perte de son navire… le second subi une puissante vague qui provoque la déchirure de la jupe arrière (rapportée) ! L’événement génère une voie d’eau importante que le capitaine ne peut surmonter seul. Il finit par percuter le radeau de survie (après avoir communiqué ses intentions par radio) dans lequel il s’installe, mais il ne supporte pas longtemps sa condition (ces canots sont couverts d’une toile, un peu comme une tente de camping). Il quitte donc le bateau, puis perd le radeau pour finir sans rien dans son annexe !
La dernière histoire concerne un voilier qui a touché un objet, peut être une baleine ?
Même situation que le précédent, un solitaire qui doit faire face à une voie d’eau importante mais cette fois, le problème génère une autre panne d’ordre électrique (plus de pompe de cale car plus de batteries).
En communication avec un autre voilier, l’homme se bat pour évacuer l’eau pendant de longues heures, le voilier au courant de l’avarie reste assez proche et décide d’envoyer sa propre annexe à l’eau avec à bord un petit groupe électrogène… L’annexe et le groupe n’arriveront jamais jusqu’au navire en détresse, l’homme à bord est finalement contraint d’abandonner le navire. Il sauve un sac contenant les indispensables papiers jusqu’à son sauvetage où il l’égare.

Il y a aussi les récits des gens que l’on rencontre directement, comme François sur Pitufo, un voilier en acier qui est une histoire à part entière.
François a imaginé, dessiné et fabriqué son rêve comme son bateau, c’est un homme barbu d’une soixantaine d’années qui a toujours une pipe ou un sourire aux lèvres. Comme beaucoup de navigateurs solitaires, c’est en quelque sorte un moteur diesel…impossible à arrêter quand il est parti !Après avoir suivi un amour de jeunesse jusqu’en Allemagne, il y exerce la profession de kiné pendant plus de vingt ans, il quitte ensuite la terre et donne libre court à son envie…le large.

Cet homme, avec qui nous avons dîné à plusieurs reprises, apparaît comme un sage. Il se distingue par la réserve et le calme avant de se révéler comme un livre complexe. Il s’exprime en quatre langues sans manière mais maîtrise, chaque sujet abordé libère une connaissance incroyable, notamment en mécanique. Après avoir exercé ses dons sur le squelette, il s’attaque au moteur avec la même passion. Son bateau est actuellement propulsé par un moteur à essence de Fiat 126 acheté en panne pour cent euros. Pour varier le plaisir, il a commencé un engin (un ULM) chez son ex au Sud du Portugal, il sera propulsé dans les airs par un moteur de 2CV sur lequel il bricole une double carburation…

Là où le grain de sable perturbe la mécanique, c’est précisément dans le sablier…
Le temps semble avoir un effet récurrent chez ces navigateurs de talents, on pourrait parler (sans pour autant que cela soit péjoratif) de clochards des mers, les pros de la récupération qui font des merveilles avec de l’air et des idées.
Au bout de vingt-cinq ans, le problème devient une histoire d’objectivité. Quel regard Guy (un autre solitaire qui retape des machines à coudre dans la baie de Saint-Georges à Grenade) porte-t-il sur sa maison-épave en acier encalminée, enracinée. L’homme qui réalise ses rêves perd-il la notion de flottabilité, de sécurité ; où est la limite ?

En prenant la mer, François court un risque…
Son bateau ressemble à…
Non, pour commencer une description fidèle je dois avouer que Pitufo ne ressemble à rien ! François l’a jugé trop petit en cours de carrière (il mesurait 8,50m) et à choisi de le couper en deux pour lui ajouter deux mètres ! Cette opération doit dater, elle est presque invisible…
Ce qui saute aux yeux, c’est le mat rallongé, les haubans et autres câbles qui sont mis bout à bout, les tubes d’acier cassés qui remplacent les filières inexistantes, etc.
Observer Pitufo, c’est se perdre !
A présent, le petit couple (François et son bateau) est à sec au bout du port, Vladimir (notre feu voisin du ponton B) a ressoudé une tôle de deux mètres de long sur l’avant !
François a passé, lui aussi, sa traversée depuis St Martin à écoper des centaines de litres quotidiennement. A trois reprises, il a plongé (accroché à un bout) pour colmater au mieux les voies d’eaux créées par un choc dont il ne connaît pas l’origine.
Il fait partie de ceux qui bougent encore, je lui souhaite de ne jamais s’arrêter. Finalement, il a l’air heureux !



Pour revenir à nos aventures personnelles, Dieu merci nous sommes toujours en mouvement !
Après avoir sillonné les réserves naturelles et les campagnes en multipliant rencontres par découvertes, nous suivons volontiers l’équipage de Flamboyant (les 4 F, Fred, Florence, François) qui nous invite à tester la couchette arrière du Sun Kiss 47. Nous les retrouvons au mouillage de Madalena à Pico (la houle rentre et rend le mouillage infect, mais grâce à l’expérience d’un pêcheur qui nous apprend à installer des poids sur les amarres, nous passons une bonne nuit à quai). Le Pico, majestueux cône volcanique, est le plus haut sommet portugais (2351 mètres) et la caractéristique principale de cette île «noire».

Enfin presque, ce qui nous conduit au cœur de ce décor fabuleux, classé patrimoine mondial de l’humanité, c’est plutôt la particularité de la vigne. Le labeur des hommes est omniprésent, des milliers de kilomètres linéaires de pierres volcaniques rangées, empilées impeccablement pour former des petites parcelles souvent cultivées à la main et à la mule (la terre est rare sur Pico, les cultivateurs l’importent de Faïal, en retour les maçons de Faïal importent les pierres). La vigne est lumière sur fond noir, nous parcourons les étroits chemins de lave pour atteindre le domaine «insula» où nous trouvons des hommes en plein travail. L’un d’entre eux, le propriétaire, nous emmène pour une dégustation «au cul du tonneau». Comme le vin (le verdelho) le type est charmant mais semble clairement plus intéressé par ses pieds de vignes que par les casses pieds que nous sommes.
Nous repartons quand même chargés de quelques litres (17 litres à peine, cela devrait suffire pour les copains !) de précieux sang de lave, sans flacon ni étiquette.

Le calendrier des fêtes est plein à craquer pour divertir les îliens, tout particulièrement pour la période estivale. Ce soir nous sommes conviés à une fête religieuse juste devant la chapelle du petit port de pêche du bout de la ville. Rui qui nous y invite a vingt ans, il est fier de son île et de ses traditions, un de ses amis est pour l’occasion en costume de cérémonie sur scène au cœur de l’orchestre philarmonique (il y en a treize sur l’île). L’atmosphère sort tout droit d’un album-photo souvenirs aux pages glacées, où les photographies ont les couleurs des ducasses de village d’il y a trente ans. On y mange sous une tente des «lulas», et des gros haricots rouges comme le nez du voisin, etc.
Les générations y sont toutes parfaitement représentées : les petites filles en robe de soirée dansent en se moquant cruellement de la petite grosse, les garçons jouent au football avec une bouteille en plastique remplie de sable et se fichent du reste du monde.
Les parents ont trouvé un bout de comptoir pour y retrouver leurs amis et les vieux s’endorment dans les fauteuils en plastiques au troisième rang.

Pico est aussi l’occasion pour Laurène de reprendre le volant… de me conduire jusqu’à 1300 mètres, jusqu’aux nuages ! En passant, j’ai vécu des heures de stress aussi intenses que mémorables en passager, donc du côté des précipices ! Je pense qu’il est important de préciser que le métier de moniteur d’auto école est un métier difficile. Laurène affiche 50 heures de conduites à tout casser ; avant le virage dans lequel on trouve un troupeau de vache au beau milieu de la route… Le véhicule est parfaitement maîtrisé pour l’arrêt, la difficulté c’est plutôt le démarrage (sous les yeux du type qui fait de son mieux pour rassembler les bêtes) en côte dans les cailloux et le troupeau. Plus tard, Laurène nous fait un petit virage rapide digne d’un rallye de montagne ou d’un jeu vidéo! La raison : « tu me demande de tourner mais il y a une voiture qui nous suit ! ».

Et puis arrive le grand jour, le jour où des amis vous rendent visite. On y croyait plus vraiment au bout de dix mois !
C’est Julien qui séduit une copine, monte un projet, fait acheter deux billets et boucle sa valise en 48h. Bravo !
Son courrier explicatif est aussi culotté que drôle, je me dois de le partager :

Julien : (extrait de l'improbable mail envoyé de Lisbonne à son ami, pour qui il/nous tournons le clip)
« Il y a du nouveau pour le clip. Alors que j’étais place des fleurs à déposer un cv au petit kiosque, je parlais du tournage avec Héloise sur un banc, et Xavier m’appelle !
Xavier est mon ami de Saint Ouen qui vit avec Laurène dans la première maison, c’est le belge qui a l’atelier où Gian Carlo et Ricardo se trouvent.
Il a fait le tour de l’Atlantique sur un bateau avec Laurène son amie.
Il y a un blog qui raconte leur journal de bord et cette histoire va sans doute devenir un livre. Des publications d’articles dans un magazine de voile sont prévues.
Ils sont actuellement aux Açores, les îles portugaises au large, portes de l’Europe quand on vient de l’Amérique.
Mes parents ont construit des voiliers et j’ai passé tout les étés, parfois des hivers de mon enfance et adolescence sur un voilier. Sur la mer l’océan et parfois même des fleuves et des canaux.
C’est une formation très forte que de vivre sur une coque avec sa famille. C’est parfois très dur surtout pour l’enfant un peu autiste que j’étais.
Il y a des choses que je n’ai pas comprises et que je n’ai pas aimées. Je me dis qu’il faut que j’y retourne.
Je ne suis jamais vraiment remonté sur un voilier et naviguer depuis cette adolescence.
Filmer Héloïse qui me trouble le cœur, avec Xavier et Laurène et surtout la mer, la plénitude, l’océan, la lumière et l’horizon.
L’intimité de la coque, d’un cockpit, comme dans une coquille de noix et l’immensité du grand tout bleu et lumineux sur les bords.
Tu me proposais de me prêter de l’argent pour ma santé mentale.
Je vais faire de l’art thérapie : Je vais tourner ton film sur le bateau : un groupe de 4 personnes : 2 femmes, 2 hommes (barbus J):
Xavier a une formation en cinéma avant de devenir ébéniste, scénographe et constructeur, Laurène est graphiste et directeur artistique, étude de tendance, elle a une forte intelligence et s’émerveille sans cesse du monde animal. Héloïse, qui étudie l’histoire de l’art et a une bonne culture cinématographique de par sa famille et qui s’émerveille presque de tout, m’accompagnerait.
Il nous faudrait juste prendre un avion et Xavier et Laurène nous nourriraient sur place.
Le prix des billets d’avion pour Héloïse et moi s’élève il y a des vol pour 2 compris entre 198 ou 250 euros soit environs 400 euros.
C’est la somme que je souhaite t’emprunter pour ma thérapie, si c'est possible.
C’est aussi la somme régie du tournage sur l’horizon.
Ce tournage, (les rush super 8), je compte l’exposer dans les installations d’Olivier Perriquet (des installations de projecteur vidéo argentique) lors d’exposition et il pourra servir aussi au livre de Xavier et Laurène.
Nous utiliseront ces rushs pour monter le vidéo clip du titre « on the verge » de Loki Starfish.
Il faudrait qu’on parte pour le samedi 3 juillet.
Dis-moi ce qui est possible ?
Bien à toi,
Julien »


Et ils atterrissent effectivement le jour prévu, pour une courte semaine de travail/vacances(le programme est lourd, dix bandes de trois minutes à tourner !).
Julien n’a pas changé, Héloïse est charmante !
L’axe des prises de vue n’est autre que l’horizon, nous passons donc du temps sur l’eau, (à la voile ou au moteur, et oui c’est la nature qui a le dernier mot quand on est pressé) entre Horta et Velas sur São Jorge puis Pico où nous retrouvons Rui par hasard pour une nouvelle soirée de folklore.
Rui chante dans un groupe traditionnel de Pico, nous dansons et buvons des Aguardiente jusqu’à ce que nous puissions rejoindre dignement Goudrome en annexe…
A travers cette courte visite, nous redécouvrons l’idée de programme, la vitesse, les impératifs avec toute la mauvaise foi dont on peut se prémunir pour croire que nous-mêmes n’en avions jamais été victimes. Quand Julien reçoit un coup de fil sur son portable, nous sommes presque choqués.
Ce séjour laissera des traces indélébiles de fado, de chants de «Cagarro», d’hortensias, de vertes prairies, de piscines naturelles, et de quelques gueules de bois…
Le départ d’Héloïse et Julien nous laisse aussi face à notre propre départ, incontournable !


Heureusement, pas plus tard que le lendemain, nos amis d’Epicure arrivent avec leur lot d’histoires en provenance de Flores qu’ils ont adoré. En plus du yaourt, Damien s’est mis à la fabrication de fromage !
Nous passons de bons moments mais cette fois nous avons une date à respecter, nous accueillons d’autres amis, à Terceira cette fois.
Les préparatifs de départ se font sans stress, je m’autorise même une petite sortie avec Vladimir histoire de tester un Bavaria 36. Quelle surprise une fois à bord, Vladimir n’a jamais manœuvré seul et a très peu d’expérience. Je le découvre très vite, il ne prête pas attention au vent, envoie toute la grand voile par presque 20 nœuds sans la regarder (elle est déchirée, nous prenons deux ris pour la réparer en collant un adhésif sur les deux faces !). Au moment d’envoyer le génois, idem sous la capote qu’il n’a pas voulu replier, il sort le génois au winch !! Et sans choquer la bosse d’enrouleur…
Résultat, je l’arrête dans son élan victorieux sans trop croire à ce qui arrive, le système d’enrouleur est déjà cassé…mais réparable.
La voisine anglaise, Carolina, embarquée aussi pour l’occasion surprise ne sait pas plus où se mettre, Vladimir se fait maintenant prendre en photo par le quatrième embarqué (un de ses potes de San Miguel qui voudrait prendre des cours de voile) à la barre, cheveux dans le vent et une bière à la main.

Adieu Horta, on avait oublié le sentiment ressenti la veille d’un réveil non naturel. A 5h du matin nous sortons lentement du port qui dort…
Nous sommes silencieux et émus, pas un mot ne se présente à la porte, nos regards se croisent et nos cœurs sont serrés (les pensées de Laurène sont certainement encore au centre hippique).
Une légère brise nous emmène tranquillement à Graciosa où nous trouvons un mouillage paradisiaque. Le lendemain à l’aube nous poursuivons la route par un bon souffle de Nord Ouest vers Praia da Vitoria en longeant Terceira par le Nord.


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Lecture du moment

A história de Zeca Garro
Parce qu'il faut bien essayer de comprendre quelque chose à tous ces "chhhhee" et ces "chhaaa", parce qu'on aimerait bien passer à la vitesse supérieure maintenant qu'on sait commander un café au bar, et comprendre la réponse, voilà un petit ouvrage plein de poésie et joliment illustré par Bernardo Carvalho. L'histoire est plutôt écrite pour les enfants, mais bon, c'est déjà pas mal pour nous !
Zeca est un petit "cagarro" (ces oiseaux qui hurlent la nuit, et dont le cri ressemble à un jouet pour chien qu'on aurait pressé) et vit sur l'île de Pico. Le tout est destiné a sensibiliser les plus jeunes sur le mode de vie des oiseaux, et est le premier volume de la série "Historias en erupção".





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