lundi 19 octobre 2009

Malte et départ imminent vers la Sardaigne

Goudrome est le troisième voilier en contrebas de Tigne Seafront dans le quartier de Sliema, je n’ai pas vraiment choisi cet endroit.

Notre premier anneau maltais se situait de l’autre côté de Manoel Island, dans « Lazzaretto Creek » entre deux énormes navires qui constituaient un couloir au bout duquel il avait été difficile de pénétrer. Bien protégé, il eut été souhaitable d’y rester mais il en a été autrement.


L’avantage de ce quai sur lequel va se dérouler l’arrivée de Laurène , c’est qu’il est plus romantique, la vue est magnifique puisque nous sommes en face de la vielle ville de Valetta et du fort Manoel et puis c’est plus vivant que les yacht shampouinés .
Dès l’aube les pêcheurs envahissent le coin, plus haut les terrasses s’animent.
J’ai évidemment pris le plus grand soin à ranger le bateau (sans trop en modifier le fonctionnement, il faut que Laurène découvre Goudrome tel que Jean-René l’a laissé, simple mais efficace) pour en faire l’hôtel le plus étoilé du bassin méditerranéen.
Un chauffeur attendra mademoiselle à l’aéroport, j’ai tout programmé pour le grand jour, remplir des corbeilles de fruits, trouver des petits cadeaux pour célébrer nos retrouvailles et accessoirement poursuivre les missions en cours (traverser la ville dans un sens pour une latte de grand voile, dans l’autre pour ramener à l’ordre l’électricien automobile qui se dégonfle à vue d’œil).

Il était envisageable de sortir Goudrome avant l’arrivée de Laurène pour gagner du temps mais cela me semblait bizarre de la faire monter à bord à l’aide d’une échelle de 4 mètres pour un premier contact !

Il y a un paramètre sur lequel il m’était impossible d’intervenir, la météo.
Vers 15h, Laurène apparaît radieuse sous un soleil qui lui rend bien, je me précipite pour prendre un maximum de bagage quitte à disparaître tant les paquets sont énormes et prend un risque démesuré en tentant d’enjamber le vide entre le parapet et la plateforme arrière du bateau en mouvement.
La scène est drôle, j’ai failli valser à l’eau mais finalement tout est à bord, Laurène aussi !
Nous voilà détendus, encore une page importante qui ne demande qu’à connaître de quoi elle sera faite…
Je n’ai plus « je n’ai même pas fait le tour du monde » à bord, (il tourne, je l’ai passé à Jean-Charles et Caroline, les voisins de quai sympas en partance pour la Turquie) pour citer Jean-René mais il y décrit la recette du bonheur de telle sorte que nous en devenons les ingrédients : un homme, une femme, un bateau…

Bon, j’ai pas mal fantasmé nos retrouvailles, je pourrais presque me reposer mais pour garder les pieds sur terre, deux nuits de houle très angoissantes se succèderont (cela n’empêche pas Laurène de dormir comme une pierre alors que le bateau se fait secouer violement, une aussière explose littéralement et la pale immergée du régulateur tape le quai alors que nous sommes à plus d’un mètre !).

Jeudi 15 octobre, nous emmenons Goudrome dans un petit bassin duquel il sera sorti (avec le soin qu’ont les vétérinaires pour traiter les gros mammifères) pour une petite beauté et pour notre futur confort.

Ces quelques jours seront mis à profit pour passer au peigne fin les organes de notre embarcation.
Pendant que Laurène s’active de tout côtés, je découvre les joies d’un nouvel exercice, un truc entre le yoga et le contorsionisme (sans tapis, dans le cambouis) qui consiste à se mettre à la fois dans la peau d’un nain et dans la salopette d’un mécanicien !
Après avoir passé à la loupe le moteur en compagnie du mécano qui a remplacé l’étoupe, je remplace un joint d’échappement, le filtre à huile et à gasoil, etc
Vous l’aurez compris, j’aime ça, mais là c’est vraiment à mourir de rire, pour accéder à la partie arrière du moteur il existe une trappe juste assez large pour passer les jambes, mais en démontant le filtre à air et l’échappement, on peut carrément passer le corps entier (heureusement, j’ai maigri !) et on se retrouve ainsi plié en deux, assis sur l’arbre d’hélice avec la tête coincée contre le plancher du cockpit !

C’est dans cette position que je repositionne l’échappement.
Il s’agit d’avoir bien prévu son coup pour ne pas avoir à ressortir pour un outil oublié et surtout d’être zen quand un boulon vous échappe et disparaît dans un coin absolument inaccessible.
Le nouveau joint est fait « maison », donc maintenir une pièce de trois kilos à bout de bras avec quatre boulons à centrer devient loufoque, impossible de remettre la main sur le boulon qui s’est fait la malle, je ressors toutes les caisses de quincaillerie pour débusquer quelques exemplaires de la même famille, retourne au trou, le seul qui a exactement le même pas est trop long…
En observant de plus près je repère un petit frère du disparu monté sur un support qui pourrait être remplacé par mon exemplaire trop long car ce dernier est passant (dans le vide !)
Je le démonte et suis ravi de voir enfin l’ensemble fixé proprement…
La dernière étape consiste maintenant à repositionner le support sur lequel j’ai piqué l’élément manquant, il me faudra une pince étau et un levier pour guider la pièce et enfin que tout entre dans l’ordre.
Moralité, après des heures de respiration modérée et un beau parcours du combattant, je retrouve le disparu comme posé sur un plateau, je le range soigneusement pour une prochaine partie !

Je vous passe la pose du sondeur et le cablage à quatre pattes sous les planchers des cales, un grand moment sportif !

Sinon, c’est un nouveau départ que l’on prépare, Laurène par ses activités découvre le fonctionnement du bateau sous un angle très différent (réparation, entretien).
Nous organisons la survie dynamique, faisons l’avitaillement et étudions les différentes routes pour rejoindre l’atlantique.

La météo est capricieuse pour l’instant, le vent souffle fort depuis plus de trois jours, une accalmie pourrait nous permettre de partir ce lundi mais le vent forcit sur l’Ouest de la Sicile où nous pensions faire escale.
Nous prendrons le dernier bulletin pour trancher : Sicile, Tunisie, Sardaigne…le vent vire Sud Est mardi soir aux dernières nouvelles !

Petite note de dernière minute : Nous choisissons donc une route plus abritée du vent en traçant vers la Sardaigne, et en longeant le plus possible les côtes tunisiennes. Nous esperons y être dans un peu plus de deux jours et demi.
à plus tard!

2 commentaires:

  1. bon vent bonne mer
    pas compris la route;o))

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  2. j'ai compris en consultant la carte
    bon choix et bonne météo to day
    ://www.weatheronline.co.uk/marine/weather?02&LANG=en&CONT=euro&MEER=itit

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